Mimoun l’athlète français le plus titré, devenu légendaire pour avoir gagné, entre autres titres, le marathon des Jeux olympiques d’été de 1956 à Melbourne.
Ali Mimoun Ould Kacha est né le 1er janvier 1921, dans le département d’Oran, à Maïder.
Enfant d’une famille nombreuse de modestes agriculteurs, il poursuit néanmoins pour l’époque une excellente scolarité puisqu’il obtient son certificat d’études primaires avec la mention bien. Sa maman souhaite alors le voir continuer ses études pour devenir instituteur. La bourse demandée lui est hélas refusée.
Coureur à pied de génie Alain Mimoun aura été un militaire du Génie comme sapeur démineur au 19ème Régiment dans lequel il s’était engagé, avant d’être caporal au sein du 83ème Bataillon du Génie de la 3ème Division d’Infanterie Algérienne de Juin l’Africain, lors de la campagne d’Italie. C’est devant Cassino qu’il est blessé à une jambe par un éclat d’obus. Ironie du sort, il est évacué dans une antenne médicale américaine où l’on s’apprête à l’amputer quand un toubib français se penche fortuitement sur le patient et ses blessures. Il parvient à faire reporter l’opération et obtient de ses collègues de le laisser opérer. A quoi tient le destin d’un champion !
Démobilisé, Mimoun décide de se consacrer entièrement au sport. Un amateurisme rigoureux régit alors l’Athlétisme. Il faut pourtant bien vivre. Le Racing Club de France où il est licencié, l’embauche comme serveur au « Pré Catelan » dont il est propriétaire. La course à la gloire peut commencer. Elle durera plus de vingt ans, jalonnée de victoires et de médailles.
Mimoun était fier de son titre olympique- n’avait-il pas prénommé sa fille Olympe- mais avec l’âge, ses décorations militaires et ses promotions dans l’Ordre de la Légion d’Honneur avaient pris pour lui une tout autre dimension tant il vouait un amour viscéral à la France et qu’il lui était d’une reconnaissance totale pour tous les bienfaits dont elle l’avait comblé.
Ali était devenu Alain. Sa conversion au catholicisme a quelque chose de mystique sinon de mystérieux. Il l’expliquait par une illumination reçue de Sainte Thérèse de Lisieux.
Au lendemain du décès d’Alain Mimoun le 27 juin 2013 à Saint-Mandé, l ’Algérie a tenté une ultime récupération à travers ses media en évoquant les hautes vertus de son digne fils. Elle a bien évidemment omis de dire que, presque soixante ans plus tôt, les émissaires du FLN en quête de célébrités représentatives d’une « société civile » à construire, avaient essuyé de sa part une fin de non-recevoir cinglante.
Que devrions- nous retenir de cet événement commenté abondamment par la presse écrite et parlée en France ? « Mimoun, un français d’origine algérienne ? » « Mimoun, un algérien ayant servi la France ? », pourquoi pas « Mimoun, l’immigré ? »
Et bien non ! Né en Algérie française, Alain Mimoun est « UN FRANÇAIS D’ALGERIE ». Il n’hésitait d’ailleurs pas à le faire savoir en participant à certaines manifestations comme le Festival du film algérianiste dont il était président d’honneur. Les algérianistes réunis à Nîmes en 1999 se souviennent de son immense joie de partager ces instants chaleureux avec les siens. Français d’Algérie et fier de l’être, il suffit de l’écouter pour s’en convaincre : « J’ai donné mon sang pour la France et j’ai arraché quatre médailles pour elle…Pour moi la France a quelque chose de sacré, comme une atmosphère de sainteté. »