La clémentine est née en Algérie française
Elle doit son nom au frère Clément (Vital Rodier, Puy-de-Dome, 1839 / Algérie, 1904) qui à 13 ans rejoint la communauté des chartreux à Valbonne, où l’un de ses oncles est prieur. Après deux ans d’études, sa santé fragile ne s’accommodant pas aux exigences qui régit la vie de l’ordre, il suit en Algérie un oncle paternel, André Rodier, dans une communauté des Petits Frères de l’Annonciation qui s’occupe d’un orphelinat établi depuis 1849 à Misserghin, localité située à 21 kilomètres au sud-ouest d’Oran.
Dépendant de l’évêché d’Oran, cet orphelinat est installé dans une ferme qui comporte de nombreux ateliers pour la formation des orphelins au milieu d’un terrain de plusieurs centaines d’hectares. Vital Rodier prononce sa profession simple dans cet institut le 31 mai 1859, puis ses vœux perpétuels le 13 novembre 1866 et prend le nom de frère Marie-Clément.
Le frère Clément, ainsi qu’on l’appelle plus couramment, a appris dans sa famille à s’occuper des arbres et des plantes. Il va ainsi gérer le jardin et les plantations de l’orphelinat : il y plante de la vigne sur 35 hectares, une roseraie rassemblant six cents variétés de roses et installe une pépinière d’une vingtaine d’hectares qui compte de nombreuses essences d’arbres et d’arbustes qui sont vendus aux cultivateurs de la région. On lui doit l’introduction en Algérie de plusieurs centaines d’espèces d’arbres forestiers, fruitiers ou d’ornement. Le frère Clément se livre à des expérimentations de greffes sur plusieurs plants différents et s’intéresse également à la climatologie, relevant la température moyenne et la pluviométrie pendant près de 40 ans.
Plusieurs sources évoquent la découverte d’un arbre sauvage au bord de l’oued Misserghin par un jeune autochtone ; qui n’est ni un mandarinier ni un oranger, dont les fruits rouges délicieux et sans pépins intriguent le frère Clément. Ce dernier réussit à multiplier les greffes de cet arbre pour créer le cet agrume qui porte son nom.
La Clémentine », après s’être dans un premier temps appelé « mandarinette », lui est unanimement attribuée.