Saint-Augustin d’Hippone : le bon vivant devenu l'un des plus grands penseurs de l'histoire
Augustinus Aurelius est né le 13 novembre 354 à Thagaste (actuelle Souk-Ahras), dans la province de Numidie, en Afrique romaine qui deviendra après de nombreuses invasions l’Algérie. Il est le fils de Patrice, un païen et de Monique, une fervente chrétienne. La future sainte Monique eut une bonne influence sur son fils qu’elle éduqua dans la foi chrétienne. En 365, il part étudier la grammaire à Madaure, ville romano-berbère, ancien diocèse de l’Église catholique de Numidie. Il poursuit ensuite ses études en rhétorique à Carthage en 370. Là, il vit en concubinage et a un fils, Adéodat, auquel il est très attaché. La lecture de Cicéron va éveiller chez le jeune homme l’amour pour la sagesse et lui donne envie de comprendre la Bible, mais cette première approche de l’Écriture Sainte est infructueuse et, déçu, le jeune homme adhère au manichéisme.
Il devient professeur à Carthage puis part enseigner à Rome et à Milan où il fait la rencontre d’un évêque, saint Ambroise, dont il écoute les prédications. Celles-ci vont permettre à Augustin de se réconcilier avec Jésus-Christ, la philosophie et la Bible, difficulté qui lui avait autrefois semblé insurmontable et qui avait bloqué son avancée vers le christianisme. Il lit les livres des platoniciens et les épîtres de saint Paul et en 386, Augustin vit une conversion fulgurante au jardin de Milan. Après avoir renvoyé sa concubine, Augustin s’installe avec sa mère et son fils à Milan pour se préparer au baptême. C’est à cette période qu’il rédige les Dialogues et les Soliloques.
La nuit de Pâques 387, Augustin est baptisé par saint Ambroise dans la cathédrale de Milan, en même temps qu’Adéodat son fils. La même année il vit l’extase d’Ostie (port de la Rome antique) mais peu après, sa mère tombe subitement malade et meurt, Augustin en a le cœur déchiré. À la suite de cela, il fait un second séjour à Rome puis repart pour l’Afrique du Nord avec l’idée de mener une vie commune, de type monastique, au service de Dieu. A partir de 388, Augustin vit en communauté à Thagaste et, en 391, il est ordonné prêtre à Hippone, qui deviendra Bône du temps de l’Algérie française, où il fonde le monastère du jardin. Avec plusieurs compagnons, il partage son temps entre la prière, l’étude et la prédication.
En 396 il est nommé évêque titulaire d’Hippone, charge qu’il tiendra durant 35 ans exerçant une grande influence dans la conduite de l’Eglise catholique d’Afrique romaine. Augustin se révèle être un évêque exemplaire : il prêche plusieurs fois par semaine, tout en assistant les pauvres et les orphelins, il s’occupe de la formation du clergé et de l’organisation des monastères féminins et masculins. Parallèlement, l’évêque écrit ses deux œuvres les plus célèbres : en 397 il commence la rédaction des Confessions et en 413 celle de La Cité de Dieu.
Augustin participe aux conciles à Carthage, puis, en 411 à la Conférence de Carthage entre évêques catholiques et donatistes. L’évêque d’Hippone eut à faire face à des hérésies tenaces sources de division et s’affirma comme l’un des représentants les plus importants du christianisme de son époque. En 426, après avoir désigné un successeur, Augustin rédige les Révisions.
En 429, arrivent les Vandales en Afrique et Hippone est assiégée. C’est dans ces circonstances qu’Augustin tombe malade. Son ami Possidius raconte qu’il fit afficher les psaumes pénitentiels sur le mur de sa chambre et passa les derniers jours de sa vie à les lire en pleurant à chaudes larmes, il meurt le 28 août 430.
Saint Augustin est canonisé en 1298 par le pape Boniface VIII. Considéré comme l’un des plus grands Pères de l’Eglise latine, il est proclamé docteur de l’Eglise l’année de sa canonisation. Fêté le 28 août, il est le saint patron des théologiens. Cet homme particulièrement intelligent, à l’esprit hors du commun, a donné à la postérité un enseignement d’une richesse exceptionnelle qui a nourri des myriades de chrétiens au cours des âges.
Il est aussi connu de ceux qui connaissent peu le christianisme tant son influence politique, culturelle et philosophique fut importante, on retient ses pensées philosophiques sur le temps et sur la mort en particulier. Mais c’est son influence spirituelle qui est la plus remarquable